À vélo à la découverte du (bon) monde
J’ai commencé à voyager presque par hasard, mais j’ai rapidement voulu partir plus loin, plus longtemps, dans des coins plus perdus. Or, j’ai réalisé que si je voulais voyager profondément dans certains pays et rencontrer des gens, je ne pouvais pas rester dans un autobus ou une auto, qui sont des cages d’acier. Le vélo m’est apparu comme le moyen de transport idéal. J’ai mis un an à me préparer et à mettre de l’argent de côté.
J’étais toujours choisi en dernier dans les équipes sportives à l’école ! Mais rouler à vélo, ce n’est pas comme participer aux Jeux olympiques ou disputer un Ironman. Tout le monde est capable de rouler sans être à bout de souffle. Moi, je n’avais aucune contrainte de temps, je ne me suis pas poussé ; j’ai roulé à 15 km/h. Mon père a 61 ans et aujourd’hui encore, il me clenche solide à vélo ! Je suis plus contemplatif que lui ! J’ai besoin de parler aux gens, de savoir comment ils vivent, comment ils mangent…
Les rencontres humaines sont le moteur de mes voyages. C’est pour cette raison que mon livre n’est pas ultratechnique. Ce n’est pas un guide de voyage non plus. C’est un livre qui me ressemble. À mes yeux, 99,9 % des gens sont gentils. Enfin, c’est ce que j’ai vécu et ressenti.
Je le crois vraiment. Il faut toutefois être bien avec soi-même et ne pas avoir peur d’aller vers les autres. Dans ce genre de voyage, on a besoin de leur aide.
Ça ne coûte pas une fortune non plus. Je posais ma tente où je pouvais. Je dépensais 25 $ par jour, soit autour de 9000 $ pour toute l’année. Une Honda Civic coûte plus cher que ça ! J’ai choisi où je mettais mon argent…
En fait, la plus grande difficulté que j’ai rencontrée n’a pas été physique, mais mentale. Je n’avais pas soupçonné que changer d’endroit où dormir chaque soir pouvait être aussi demandant sur le moral. Rendu au Viêtnam, j’étais épuisé mentalement, surtout que je roulais dans des régions très chaudes et très humides.
Non. Début juillet, je repars vers Singapour, puis Taiwan, la Chine, la Corée et le Japon avant de traverser en Amérique du Sud pour atteindre la Terre de Feu. Ensuite, je vais remonter vers le nord. Jusqu’où ? On verra ! La musique m’a beaucoup manqué lors de mon premier voyage, mais depuis, j’ai fait installer un support pour ma guitare sur mon vélo…
Histoires à dormir dehors
– À vélo de l’Angleterre à la Malaisie, à la rencontre du bon monde
Jonathan B. Roy
Éditions Vélo Québec
264 pages, 29,95 $